« La grande guerre a déteint sur la psychologie des vétérans de guerre, sur les familles ayant perdu des êtres chers, les femmes ayant perdu leurs époux. Plusieurs années après, un conseil de guerre se moque des exploits de l’un des camarades du jeune Boris Dimitriyev. En lisant du mieux qu’il peut le carnet de notes de son camarade, il va tenter de tracer son histoire. L’histoire d’un célèbre aviateur soviétique, oublié par ses confrères et ignoré par ses supérieurs.«
Extraits « Un télégramme de l’asile »
Écrits d’un célèbre pilote de chasse soviétique :
17 juillet 1942 :
Après mon concours comme pilote de chasse à l’académie des pilotes soviétiques, j’appris le malheur qui s’abattait sur une ville qui m’avait mis au monde ou plutôt la ville dans laquelle j’étais venu au monde. Ma mère accoucha un jour d’hiver de l’année 1920, près d’une usine de moteur pour voiture. Cela me faisait peine d’entendre ces rumeurs et ces dires sur les combats acharnés qui venaient de commencer là-bas. On nous faisait croire à plus de cent morts par heure du côté des nazis et le double chez nous. Ce jour-là, je parie 100 Roubles au Mayor Vassili Tchouïkov, du 13ᵉ régiment de chasseur de l’armée soviétique, que nos soldats ne tiendraient pas longtemps sans nous pour les soutenir. Nous nous sommes très bien entendus ce jour-là, il m’a même invité à dîner avec sa femme le soir pour me féliciter pour ma réussite au concours, « поздравление », me disait-il.
18 juillet 1942 :
9h du matin, le soleil se lève, les oiseaux gazouillent, je dois partir rejoindre l’aérodrome auquel je suis rattaché pour les prochains temps.
Arrivé à l’aérodrome, je suis salué par mes nouveaux camarades de camp et briefé par le Mayor. Il
m’accompagne jusqu’à mon nouveau bureau. J’entre et découvre toute une paperasse étendue pardessus. « удачи », me fit-il avant de me laisser seul sur mon lieu de travail. Il fallait bien sûr lire et
remplir attentivement les feuilles une par une, sinon je pourrais avoir des ennuis avec les supérieurs.
Une grande partie des feuilles n’était pas très intéressante, comme des factures sur le carburant des avions, des candidatures, une, deux, trois et j’en passe, les fiches de paye pour nos braves pilotes à remplir, puis à leur envoyer par lettre. Une routine matinale, pas plus de surprise que d’habitude.
Il fallait bien choisir le profil de chaque candidat pour certains postes.
C’était un vrai casse-tête. Avant la fin de la matinée, je suis allé rendre visite aux recrues qui séjournent dans une caserne voisine de l’aérodrome. Certains candidats m’avaient l’air de convenir aux attentes pour devenir pilotes de chasse.
Le but, bien sûr, était de recruter le plus grand nombre d’hommes disponibles. Durant l’après-midi, je suis
parti dans une ville proche de l’aérodrome auquel une réserve de jeunes fantassins s’entrainait au combat.
Nous étions plusieurs officiers de différentes spécialités de l’armée rouge venus évaluer le potentiel des jeunes hommes de la région enrôlés dans l’armée.
Il y avait de la place pour une bonne moitié d’entre eux. Entre les unités d’élite d’éclaireurs, l’aviation, et encore, les équipes de chars. Une bonne partie des jeunes gens ont pu trouver leur voie. Pour ma part, je ne puis en enrôler qu’un petit nombre répondant à mes critères très stricts. Un brin casse-cou, sans craindre le vide et surtout, ayant une très bonne vue.
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Extraits « Un télégramme de l’asile »
Le Polikarpov R-Z est un avion créé par le bureau d’études Polikarpov dans les années 1930. C’est le dernier biplan soviétique à grande échelle. 1031 exemplaires de cette machine ont été construits. Le P-Z a été activement utilisé comme avion de reconnaissance, bombardier léger et d’attaque. Il a pris part à presque toutes les batailles de la fin des années 1930 et du début des années 1940, où l’une des parties était l’Armée rouge.
Un télégramme de l’asile Article publié le 30/09/2021
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